Grippe aviaire Les assureurs à l'abri tant que la pandémie n'éclate pas
Les compagnies d'assurances affirment qu'elles seront peu concernées par la grippe aviaire, dont un premier cas a été identifié en France ce week-end, du moment que la maladie ne se transmet pas entre humains (pandémie).
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Comme souvent face à l'émergence d'un nouveau risque, ce sont les réassureurs (assureurs des assureurs) qui ont commencé à s'intéresser à la maladie pour identifier et quantifier son impact sur le secteur. De l'étude réalisée par le courtier en réassurance Aon Re, il ressort que seules les branches vie et santé seraient fortement affectées et seulement dans le cas où le virus se transmettrait d'une personne à l'autre. L'apparition de cas de grippe aviaire chez l'homme, transmis par des oiseaux, est considérée, pour l'instant, comme une maladie "classique". Elle est donc couverte par les assureurs et les réassureurs, explique Philippe Virolle, directeur du département vie, accident et santé d'Aon Re. Sauf exception: la couverture annulation des Jeux Olympiques d'hiver qui se déroulent actuellement à Turin (Italie) exclut la grippe aviaire.
"Nous sommes encore dans une phase de confinement des volailles mais, à un certain stade, cela pourra être problématique pour certaines activités", explique Jean Escande, directeur de Sageris, filiale de prévention du courtier d'assurances Gras Savoye. A côté d'une filière avicole en plein désarroi, les grandes entreprises françaises semblent plutôt sereines: elles se préparent en interne en cas de pandémie mais ne cherchent pas conseil auprès de leur assureur. "Nous n'avons pas de demandes de chefs d'entreprise concernant les mesures à prendre", explique-t-on chez Axa qui couvre une PME sur quatre en France.
Pas d'interrogations du côté des grandes entreprises non plus, ajoute-t-on. "Nous avons tendance à penser qu'il y aurait peu d'impact pour les assureurs" d'une épizootie de grippe aviaire, indiquait fin janvier Gérard de la Martinière, président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA). En ce qui concerne l'indemnisation des éleveurs de volailles, Groupama explique que depuis 1997 la loi prévoit qu'en cas de maladie contagieuse constatée par les services vétérinaires entraînant l'abattage de l'élevage, c'est l'Etat qui indemnise les pertes.
Les conséquences liées à un confinement sont couvertes si une police "accident d'élevage" a été souscrite. Les garanties spécifiques sur les frais de retrait de produits ou de financement d'une campagne d'information pour réparer d'éventuels dégâts d'image pourraient également être sollicitées. En matière d'assurance vie, les garanties sont "mises en oeuvre quelle que soit la cause du décès", selon M. de la Martinière.
La grippe aviaire a touché la France mais "ce n'est qu'une épizootie, pas une épidémie et encore moins une pandémie", fait valoir M. Virolle."En cas de pandémie, on estime que 15 à 35% de la population contractera la maladie, soit entre 9 et 21 millions de personnes", explique M. Virolle. Autant de personnes qui entraîneraient des frais médicaux (médicaments, hospitalisation, arrêts de travail): pour 100.000 assurés - affectés à 80% - ces frais représenteraient environ 50 millions d'euros (42 millions couverts par les régimes obligatoire et complémentaire), détaille-t-il.
Selon lui, en cas de transmission entre humains, les experts estiment le nombre de décès en France entre 91.000 et 212.000 pour un coût moyen d'indemnisation par les assureurs de 50.000 euros par personne, soit 10,6 milliards d'euros pour l'estimation maximale.
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